Fin de partie: l'infini recommencement de rien

Detalhes bibliográficos
Autor(a) principal: Pedrosa, Lúcia Margarida Pinho Lucas de Freitas de Carvalho
Data de Publicação: 2006
Tipo de documento: Artigo
Idioma: fra
Título da fonte: Repositório Científico de Acesso Aberto de Portugal (Repositórios Cientìficos)
Texto Completo: http://hdl.handle.net/10400.22/2563
Resumo: Dans Fin de partie, Beckett se révèle de nouveau un maître du théâtre de l’âme, mais d’une façon pas du tout conventionnelle. On doit classer cette pièce dans l’antithéâtre parce qu’elle manque d’intrigue, il n’y a que de situations cycliques toujours répétées, le temps ne veut pas passer, c’est plutôt un moment éternel, les personnages manquent de consistance et d’individualité : ils sont davantage des incarnations d’attitudes humaines, et ils parlent un langage décousu, un bourdonnement dépourvu de sens. Bien que tous ces aspects contribuent à l’ambiguïté de la pièce, rien n’y est laissé au hasard : tout sert à communiquer l’incommunicable. La scène se passe dans un lieu clos, avec une lumière crépusculaire qui suggère la fin du jour. Les personnages et les objets se trouvent dans des poubelles (Nagg et Nell) ou couverts par des draps : peu à peu, les objets et les personnages se dévoilent d’une façon fragmentée. C’est Clov qui nous dit qu’il s’agit de la fin de quelque chose, mais déjà le décor, la lumière, la déchéance physique des personnages et les dialogues à peine esquissés suggèrent un stage final qui n’en finit plus, qui devient un moment éternel, car la mort, elle non plus, ne se présente pas comme une solution pour le problème de notre existence absurde. Et nous voilà de nouveau face à face avec l’absurdité de la condition humaine, où l’homme se sent privé de toute certitude et incapable de découvrir un sens à son existence. Le tragique de la condition humaine, et le désir de lui mettre fin est le fil conducteur de Fin de partie. Les personnages montrent tout au long de la pièce que la condition humaine est intolérable et qu’ils sont écrasés par la routine et l’ennui. Ils se sentent perdus et abandonnés par un dieu quiconque, un monstre qui a créé la nature humaine. La vie est une pile de moments infernaux ; tout le monde est dans l’attente de quelqu’un ou d’un événement qui puisse changer son cours. Mais rien ne change, les personnages sont trop passifs – Clov se prépare pour son voyage, cependant, au lieu de partir, il reste là, immobile, jusqu’à la fin. Mais c’est juste pour ce danger que Beckett veut nous alerter : si nous ne faisons pas usage de notre liberté en nous recréant par une succession de choix, nous serons damnés, c’est-à-dire, condamnés à vivre dans le désespoir, le néant, l’absurde – la vie sera toujours un infini recommencement de rien.
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Les personnages et les objets se trouvent dans des poubelles (Nagg et Nell) ou couverts par des draps : peu à peu, les objets et les personnages se dévoilent d’une façon fragmentée. C’est Clov qui nous dit qu’il s’agit de la fin de quelque chose, mais déjà le décor, la lumière, la déchéance physique des personnages et les dialogues à peine esquissés suggèrent un stage final qui n’en finit plus, qui devient un moment éternel, car la mort, elle non plus, ne se présente pas comme une solution pour le problème de notre existence absurde. Et nous voilà de nouveau face à face avec l’absurdité de la condition humaine, où l’homme se sent privé de toute certitude et incapable de découvrir un sens à son existence. Le tragique de la condition humaine, et le désir de lui mettre fin est le fil conducteur de Fin de partie. Les personnages montrent tout au long de la pièce que la condition humaine est intolérable et qu’ils sont écrasés par la routine et l’ennui. Ils se sentent perdus et abandonnés par un dieu quiconque, un monstre qui a créé la nature humaine. La vie est une pile de moments infernaux ; tout le monde est dans l’attente de quelqu’un ou d’un événement qui puisse changer son cours. Mais rien ne change, les personnages sont trop passifs – Clov se prépare pour son voyage, cependant, au lieu de partir, il reste là, immobile, jusqu’à la fin. Mais c’est juste pour ce danger que Beckett veut nous alerter : si nous ne faisons pas usage de notre liberté en nous recréant par une succession de choix, nous serons damnés, c’est-à-dire, condamnés à vivre dans le désespoir, le néant, l’absurde – la vie sera toujours un infini recommencement de rien.Em Fin de partie, Beckett revela-se novamente um mestre do teatro da alma, mas de um modo nada convencional. Por isso, deve-se considerar esta peça como um exemplo de anti-teatro, porque não tem uma intriga bem definida, há meramente situações cíclicas frequentemente repetidas, o tempo teima em não passar, parece reduzido a um momento eterno, as personagens não têm consistência nem individualidade: são mais propriamente encarnações de atitudes humanas, falando uma linguagem incoerente, isto é, um burburinho desprovido de sentido. Embora todos estes aspectos contribuam para criar ambiguidade na peça, nada disto é deixado ao acaso: tudo serve para comunicar o incomunicável. A cena decorre num lugar fechado, iluminado por uma luz crepuscular que sugere o entardecer. As personagens e os objectos encontram-se fechados em baldes do lixo (Nagg e Nell) ou então cobertos com panos, revelando-se pouco a pouco ao público, de uma forma fragmentada. É Clov que nos diz que se trata do fim de alguma coisa, mas já o cenário, a luz, a decadência física das personagens e os diálogos pouco delineados sugerem por si só um estádio final que nunca mais termina, que se transforma num momento eterno, porque nem a própria morte se apresenta como a solução para o problema da nossa existência absurda. E cá estamos de novo perante o absurdo da condição humana, na qual o homem se vê privado de toda e qualquer certeza, e incapaz de descobrir um sentido para a sua existência. O trágico da condição humana e o desejo de lhe pôr fim é o fio condutor de Fin de partie. As personagens mostram ao longo da peça que são esmagadas pela rotina e pelo tédio e que a condição humana é intolerável. Sentem-se perdidas e abandonadas por um deus qualquer, um monstro que criou a natureza humana. A vida é uma pilha de momentos infernais e vive-se na expectativa de que alguém ou de que algum acontecimento possa mudar o seu curso. Mas nada muda e até as personagens são demasiado passivas – Clov prepara-se para a sua viagem, no entanto, em vez de partir permanece imóvel até ao fim. Todavia, é exactamente para este perigo que Beckett nos quer alertar: se não usarmos a nossa liberdade, recreando-nos através de uma sucessão de escolhas, estamos condenados a viver na angústia, no vazio e no absurdo – a vida será sempre um eterno recomeço de nada.Instituto Politécnico do Porto. Instituto Superior de Contabilidade e Administração do PortoRepositório Científico do Instituto Politécnico do PortoPedrosa, Lúcia Margarida Pinho Lucas de Freitas de Carvalho2013-11-06T15:24:53Z20062006-01-01T00:00:00Zinfo:eu-repo/semantics/publishedVersioninfo:eu-repo/semantics/articleapplication/pdfhttp://hdl.handle.net/10400.22/2563fra1645-193710.34630/polissema.vi6.3318info:eu-repo/semantics/openAccessreponame:Repositório Científico de Acesso Aberto de Portugal (Repositórios Cientìficos)instname:Agência para a Sociedade do Conhecimento (UMIC) - FCT - Sociedade da Informaçãoinstacron:RCAAP2023-03-13T12:42:05Zoai:recipp.ipp.pt:10400.22/2563Portal AgregadorONGhttps://www.rcaap.pt/oai/openaireopendoar:71602024-03-19T17:23:34.734111Repositório Científico de Acesso Aberto de Portugal (Repositórios Cientìficos) - Agência para a Sociedade do Conhecimento (UMIC) - FCT - Sociedade da Informaçãofalse
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