Avant-propos

• Autor(a) principal: Álvares, Cristina
• Data de Publicação: 2022
• Tipo de documento: Artigo
• Idioma: fra
• Título da fonte: Repositório Científico de Acesso Aberto de Portugal (Repositórios Cientìficos)
• Texto Completo: https://hdl.handle.net/1822/85705
• topic: Humanidades::Línguas e Literaturas

[Extrait] La thématique de ce numéro est dictée par l’aggravation de la crise écologique. Altérations climatiques, déforestation, pollution, dégradation des écosystèmes, pandémies, changements démographiques sont parmi les phénomènes qui témoignent d’une dérégulation affectant profondément la Terre – pas la Terre en tant que planète du système solaire mais la Terre comme sein qui porte le monde vivant –, au point que la biosphère, membrane qui enveloppe et protège le monde, risque de rompre. Les phénomènes climatiques extrêmes (canicules, tempêtes, sécheresses, inondations) ainsi que la multiplication des guerres et des persécutions intensifient et diversifient les déplacements forcés de populations provenant notamment d’Afghanistan, d’Ukraine, du Venezuela, de Syrie, du Soudan du Sud et autres pays d’Afrique subsaharienne. Le HCR estime à plus de cent millions les réfugiés, les déplacés internes, les migrants illégaux et les demandeurs d’asile en 2022 (Sampson, 2022). Bloqués pour un temps indéterminé dans des camps, zones de non-droit, de désastre et de désolation où l’état d’exception se normalise (Agamben, 1997), les réfugiés constituent actuellement un exemple massif et extrême de « l’inégalité des vies » (Fassin, 2020). En l’occurrence, l’inégalité se traduit en une série de privations – de protection civique et juridique, de liberté de circuler, d’habitation – qui repoussent les vies humaines sur les marges du monde habitable, du monde vivable. Le préfixe éco (écologie, économie, écoumène) vient du grec oikos qui signifie maison, habitat. [...]