psicomecânica da linguagem e filosofia para crianças

Detalhes bibliográficos
Autor(a) principal: sasseville, michel
Data de Publicação: 2014
Tipo de documento: Artigo
Idioma: fra
Título da fonte: Childhood & Philosophy (Rio de Janeiro. Online)
Texto Completo: https://www.e-publicacoes.uerj.br/childhood/article/view/20658
Resumo: Dans son dernier livre théorique paru en 2003, Thinking in Education, Matthew Lipman indiquait qu’en philosophie pour les enfants, nous avons besoin d’une théorie des actes la pensée, car sans elle le travail, qui attend ceux et celles qui pratiquent cette discipline et qui ont à cœur de mettre l’accent sur la formation de la pensée en action, risque d’être sans effet appréciable. Pour faire un pas dans cette direction, il semblait clair à ses yeux qu’il serait approprié de tenir compte, notamment, des recherches qui se sont intéressés aux locutions performatives. Car, ajoutait-il, le langage est, en un sens, une carte de l’esprit. Dans cet article, je souhaite faire un pas de plus, m’engager dans le chemin tracé par Lipman, mais en faisant appel cette fois à un linguiste, Gustave Guillaume – et la science linguistique dénommée psychomécanique du langage - qui a consacré l’essentiel de ses efforts, en tant que linguiste, à comprendre comment la pensée construit le langage en se construisant par le langage. Dans un premier temps, j’exposerai les principales articulations de la théorie de Guillaume concernant le langage, en me concentrant sur les distinctions qu’il y a lieu d’établir entre la langue et le discours. Ces deux réalités s’opposent à plus d’un égard. Ainsi, par exemple, alors que la langue est une chose qu'on emploie, le discours est le lieu de l'emploi que l'on fait de la langue. De plus, alors que la langue est le résultat d'une construction qui s'étale sur un espace de temps très long, le discours est un ouvrage dont le temps de construction est relativement très court. Qui plus est, au moment où le sujet parlant entre en activité de langage il a devant lui un discours à construire alors qu'il possède en lui une langue déjà construite. Dans un second temps, en m’appuyant sur les distinctions préalablement établies, j’examinerai comment ces différentes articulations prennent forme dans le jeu subtil des articles un et le en français, en montrant de quelle manière cette catégorie grammaticale représente une variation du concept qui n’est pas à confondre avec celle que les logiciens reconnaissent habituellement sous les termes de compréhension et extension du concept. Troisièmement, j’inviterai le lecteur à imaginer ce qu’il en aurait été du premier roman de Lipman – La découverte de Harry – si ce dernier avait connu la théorie linguistique de Gustave Guillaume concernant les articles. Cela aurait peut-être conduit Lipman à écrire une toute autre version de son roman philosophique. Imaginant ce que cela aurait pu donner pour quelques-uns des chapitres de ce roman, nous tenterons alors de nous mettre dans la peau du personnage principal – Harry – et de voir comment il aurait pu être conduit, aidé par ses pairs, à entrevoir que son entreprise de questionnement touchant la pensée propose, somme toute, un renversement complet dans le monde de l’éducation.
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Dans cet article, je souhaite faire un pas de plus, m’engager dans le chemin tracé par Lipman, mais en faisant appel cette fois à un linguiste, Gustave Guillaume – et la science linguistique dénommée psychomécanique du langage - qui a consacré l’essentiel de ses efforts, en tant que linguiste, à comprendre comment la pensée construit le langage en se construisant par le langage. Dans un premier temps, j’exposerai les principales articulations de la théorie de Guillaume concernant le langage, en me concentrant sur les distinctions qu’il y a lieu d’établir entre la langue et le discours. Ces deux réalités s’opposent à plus d’un égard. Ainsi, par exemple, alors que la langue est une chose qu'on emploie, le discours est le lieu de l'emploi que l'on fait de la langue. De plus, alors que la langue est le résultat d'une construction qui s'étale sur un espace de temps très long, le discours est un ouvrage dont le temps de construction est relativement très court. Qui plus est, au moment où le sujet parlant entre en activité de langage il a devant lui un discours à construire alors qu'il possède en lui une langue déjà construite. Dans un second temps, en m’appuyant sur les distinctions préalablement établies, j’examinerai comment ces différentes articulations prennent forme dans le jeu subtil des articles un et le en français, en montrant de quelle manière cette catégorie grammaticale représente une variation du concept qui n’est pas à confondre avec celle que les logiciens reconnaissent habituellement sous les termes de compréhension et extension du concept. Troisièmement, j’inviterai le lecteur à imaginer ce qu’il en aurait été du premier roman de Lipman – La découverte de Harry – si ce dernier avait connu la théorie linguistique de Gustave Guillaume concernant les articles. Cela aurait peut-être conduit Lipman à écrire une toute autre version de son roman philosophique. Imaginant ce que cela aurait pu donner pour quelques-uns des chapitres de ce roman, nous tenterons alors de nous mettre dans la peau du personnage principal – Harry – et de voir comment il aurait pu être conduit, aidé par ses pairs, à entrevoir que son entreprise de questionnement touchant la pensée propose, somme toute, un renversement complet dans le monde de l’éducation.In his last theoretical book published in 2003, Thinking in Education, Matthew Lipman stated that within the Philosophy for Children (P4C) program, we need a theory of thinking, because without it the work that awaits its practitioners and those who focus on the formation of thinking may have no recognized effects. To make progress in this direction, he thought it particularly appropriate to take into account research on performative sentences, since language is in a sense a mind map. In this article, I want to take a step further on the path Lipman paved by appealing to the field of linguistics known as the psychomechanics of language and to linguist Gustave Guillaume, who dedicated most of his research to understanding how thinking constructs language by constructing itself through language. First, I will outline the major points of Guillaume’s theory of language, focusing on his important distinction between “tongue” (after “langue” as proposed by Saussure in 1916) and “discourse” (which, in the reconstruction of Saussure’s theory, he substituted for the latter’s “parole”), which oppose each other in many respects. For example, while tongue is something we use, discourse designates the space in which we use tongue. Further, while tongue is the result of a construction that spans a long period of time, discourse takes a relatively short amount of time to construct. Moreover, when a talking subject enters into language she has to construct discourse whereas she already possesses a constructed tongue. Thus tongue seems like something permanent within thought, while discourse has a superficial, discontinuous character that is alternately present and absent. In short, tongue has the character of something acquired and established deep in thought, in a sustainable and durable manner. In contrast, discourse is not established—it asserts freedom in the face of an instituted tongue. Second, I will examine how these distinctions take shape within the subtle game between the two French articles “un” and “le,” demonstrating how these represent a variation of the concept rather than what logicians typically identify as the comprehension and extension of the concept. Third, I will invite readers to imagine how Lipman’s first philosophical novel, Harry Stottlemeier’s Discovery, might have been different had he known about Gustave Guillaume’s linguistic theory concerning articles. By imagining how some of the book’s key chapters may have differed, I will put myself in the shoes of its main character Harry and consider how he could have been driven, with the help of his peers, to envision the ways in which his questioning endeavour ultimately entailed a complete reversal in the world of education.En su último libro teórico publicado en 2003, Pensar en Educación, Matthew Lipman señaló que filosofía para niños necesita de una teoría del pensar, porque sin ella el trabajo que les espera a aquellos que practican esta disciplina y que tiene como una cuestión central la formación del pensamiento en acción, corre el riesgo de no tener un efecto apreciable. Para dar un paso en esta dirección, le parece claro que sería conveniente tener en cuenta, en particular, las investigaciones dirigidas a las locuciones performativas. Pues, Lipman agrega, el lenguaje es, en cierto sentido, un mapa del espíritu. En este artículo, quiero dar un paso más, comprometiéndome en el camino trazado por Lipman, pero esta vez usando un lingüista, Gustave Guillaume - y la ciencia lingüística llamada psychomecánica del lenguaje -, que consagró la mayor parte de sus esfuerzos, como lingüista, a comprender cómo el pensamiento construye al construirse a través del lenguaje. En un primer momento, voy a exponer las principales articulaciones de la teoría de Guillaume relativas al lenguaje, centrándome en las distinciones que ha establecido entre lengua (término originalmente propuesto por Saussure en 1916) y discurso (en su reconstrucción de la teoría de Saussure, Guillaume sustituyó el término "palabra" por "discurso").. Estas dos realidades se oponen en más de un aspecto. Por ejemplo, mientras que la lengua es algo que se usa, el discurso es el lugar donde se usa la lengua. Además , mientras que la lengua es el resultado de una construcción que se extiende por un período extenso de tiempo, el discurso es una obra cuyo tiempo de construcción es relativamente corto. Por otra parte, cuando el hablante se torna activo en el lenguaje, tiene ante él un discurso para construir en tanto que posee en él una lengua ya construida. En un segundo paso, basándose en las distinciones establecidas anteriormente, examinaré cómo estas articulaciones toman forma en el juego sutil de los artículos un (un) y le (el) en francés, mostrando cómo esta categoría gramatical es una variación conceptual que no debe confundirse con la que los lógicos generalmente reconocen en términos de comprensión y extensión del concepto . En tercer lugar, invitaré al lector a imaginar lo que hubiera sido la primera novela de Lipman - El descubrimiento de Ari Stóteles - si hubiera conocido la teoría lingüística de Gustave Guillaume sobre los artículos. Esto podría haber llevado Lipman a escribir una versión muy diferente de su novela filosófica. Imaginando lo que hubiera podido dar a algunos de los capítulos de esta novela, trataremos de ponernos en los zapatos del personaje principal - Ari - y ver cómo podría ser impulsado, con la ayuda de sus compañeros, a entrever que su empresa de cuestionamiento que toca al pensamiento propone, después de todo, una inversión completa en el mundo de la educación.Em seu último livro teórico publicado em 2003, Pensar na educação, Matthew Lipman afirmou que filosofia para crianças precisa de uma teoria do pensar, porque sem ela o trabalho que alcança aqueles que praticam esta disciplina e que devem se concentrar na formação do pensamento em ação, corre o risco de não ter efeito apreciável. Para dar um passo nessa direção, pareceria claro que, na visão de Lipman, seria conveniente ter em conta, em especial, pesquisas que estejam interessadas nas locuções performativas. Isso porque ele acrescentou que a linguagem é, em certo sentido, um mapa do espírito. Neste artigo, eu quero fazer um passo a mais e me engajar no caminho traçado por Lipman, mas desta vez chamando um lingüista, Gustave Guillaume – e a ciência lingüística chamada psychomecánica da língua – que dedicou seus esforços mais importantes, como linguista, a entender como o pensamento constrói a linguagem ao se construir pela linguagem. Na primeira parte, vou descrever as principais articulações da teoria de Guillaume sobre a linguagem, concentrando-me nas distinções que estabeleceu entre língua (termo originalmente proposto por Saussure em 1916) e discurso (em sua reconstrução da teoria de Saussure, Guillaume substituiu o termo "palavra" por "discurso"). Estas duas realidades opõem-se em mais de um aspecto. Por exemplo, enquanto a língua é algo que usamos, o discurso é o local do uso que se faz da língua. Além disso, enquanto a língua é o resultado de uma construção que se estende por um espaço de tempo muito demorado, o discurso é uma obra com um tempo de construção relativamente muito curto. Além disso, quando o sujeito falante se torna ativo na linguagem ele tem diante de si um discurso para construir enquanto ele possui uma língua já construída. Em um segundo momento, com base nas distinções previamente estabelecidas, examinarei como essas diversas articulações ganham forma no jogo sutil dos artigos “un” (um) e “le” (o) em francês, mostrando como esta categoria gramatical representa uma variação do conceito que não deve ser confundida com o que os lógicos geralmente reconhecem nos termos de compreensão e extensão do conceito. Em terceiro lugar, convidarei o leitor a imaginar o que teria sido o primeiro romance de Lipman - A descoberta de Ari Stóteles – se ele tivesse conhecido a teoria lingüística sobre os artigos de Gustave Guillaume. Isso poderia ter levado Lipman a escrever uma versão completamente diferente do seu romance filosófico. Imaginando o que teria podido entregar a alguns dos capítulos deste livro, tentamos nos colocar no lugar do personagem principal – Ari – e ver como ele poderia ter sido conduzido, auxiliado por seus pares, a perceber que sua tarefa de questionamento a respeito do pensamento propõe, afinal, uma inversão completa no mundo da educação.Universidade do Estado do Rio de Janeiro2014-02-10info:eu-repo/semantics/articleinfo:eu-repo/semantics/publishedVersionapplication/pdfapplication/pdfhttps://www.e-publicacoes.uerj.br/childhood/article/view/20658childhood & philosophy; Vol. 9 Núm. 18 (2013): jul./dic.; 273-295childhood & philosophy; v. 9 n. 18 (2013): jul./dez.; 273-295childhood & philosophy; Vol. 9 No. 18 (2013): july/dec.; 273-2951984-5987reponame:Childhood & Philosophy (Rio de Janeiro. 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