LE PAYSAN ET SON CORPS
Autor(a) principal: | |
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Data de Publicação: | 2006 |
Tipo de documento: | Artigo |
Idioma: | por |
Título da fonte: | Revista de Sociologia e Política |
Texto Completo: | https://revistas.ufpr.br/rsp/article/view/8106 |
Resumo: | Appuyé sur un travail sur la ville où il a passé son enfance (Béarn, dans le sud-ouest de la France),effectué dans les années 60 et où il réunit histoire, stastistique et ethnographie, l’auteur expliquecomment les positions économiques et sociales influent dans la croissance du taux de célibat dansune société paysanne construite sur la primogénuture, grâce à la médiation de la conscience incorporéeque les hommes acquièrent de leur position sociale. La scène d’un bal rural où les célibatairesforment bande à part permet d’éclairer et de dépouiller le choc culturel entre la campagne et la villeet la dévalorisation des jeunes campagnards qui en découle lorsque les catégories urbaines de jugementpénètrent dans le monde rural. Comme leur éducation et leur position sociale les rendent plus sensiblesà la « tenue » (allure, habits, attitude, comportement) et les rapprochent des valeurs urbaines, lesjeunes filles retiennent les valeurs culturelles originaires de la ville plus aisément que les jeuneshommes, ce qui oblige ceux-ci à se faire évaluer par des mètres que les dévalorisent aux yeuxd’éventuelles conjointes. À son tour, le paysan incorpore l’image sans prestige que les autres, appuyéssur des catégories urbaines, ont de lui. Il commence donc à percevoir son propre corps comme uncorps «empaysannés » très marqué d’activités et d’attitudes associées à la vie rurale. La mauvaiseconscience qu’il a de son corps l’amène à rompre la communion entre lui et son corps et à adopterune attitude introvertie qui accentue la honte et la maladresse engendrées par des relations socialesimprégnées d’une profonde ségrégation des sexes et du refoulement du partage des émotions. |
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LE PAYSAN ET SON CORPSO CAMPONÊS E SEU CORPOTHE PEASANT AND HIS BODYcelibato; casamento; campesinato; habitus; cultura local; relações de gênero; Béarn; bachelorhood; marriage; peasantry; habitus; village culture; gender relations; France; célibat; paysannerie; culture locale; relations de genre;Appuyé sur un travail sur la ville où il a passé son enfance (Béarn, dans le sud-ouest de la France),effectué dans les années 60 et où il réunit histoire, stastistique et ethnographie, l’auteur expliquecomment les positions économiques et sociales influent dans la croissance du taux de célibat dansune société paysanne construite sur la primogénuture, grâce à la médiation de la conscience incorporéeque les hommes acquièrent de leur position sociale. La scène d’un bal rural où les célibatairesforment bande à part permet d’éclairer et de dépouiller le choc culturel entre la campagne et la villeet la dévalorisation des jeunes campagnards qui en découle lorsque les catégories urbaines de jugementpénètrent dans le monde rural. Comme leur éducation et leur position sociale les rendent plus sensiblesà la « tenue » (allure, habits, attitude, comportement) et les rapprochent des valeurs urbaines, lesjeunes filles retiennent les valeurs culturelles originaires de la ville plus aisément que les jeuneshommes, ce qui oblige ceux-ci à se faire évaluer par des mètres que les dévalorisent aux yeuxd’éventuelles conjointes. À son tour, le paysan incorpore l’image sans prestige que les autres, appuyéssur des catégories urbaines, ont de lui. Il commence donc à percevoir son propre corps comme uncorps «empaysannés » très marqué d’activités et d’attitudes associées à la vie rurale. La mauvaiseconscience qu’il a de son corps l’amène à rompre la communion entre lui et son corps et à adopterune attitude introvertie qui accentue la honte et la maladresse engendrées par des relations socialesimprégnées d’une profonde ségrégation des sexes et du refoulement du partage des émotions.Baseado em um estudo da cidade em que passou a infância (no Béarn, no Sudoeste da França), realizadonos anos 1960, combinando história, estatística e etnografia, o autor demonstra como as posições econômicase sociais influenciam no crescimento da taxa de celibato em uma sociedade camponesa baseada naprimogenitura graças à mediação da consciência incorporada que os homens adquirem de sua posiçãosocial. A cena de um baile local em que os solteiros reúnem-se à parte serve para iluminar e dissecar ochoque cultural entre o campo e a cidade e a conseqüente desvalorização dos jovens do campo quando ascategorias urbanas de julgamento penetram no mundo rural. Como sua educação e sua posição social levaas jovens a serem sensíveis à “apresentação” (aparência, vestimenta, porte, comportamento), bem comoabertas aos ideais urbanos, elas assimilam os padrões culturais vindos da cidade mais rapidamente que osrapazes, o que condena os últimos a serem medidos por metros que os desvalorizam aos olhos de suaspotenciais cônjuges. Como o camponês internaliza, por seu turno, a imagem desvalorizada que os outrosformam de si a partir das categorias urbanas, ele passa a perceber seu próprio corpo como um corpo“encamponizado” [“em-peasanted”], carregado dos traços das atividades e das atitudes associadas à vidarural. A má consciência que ele tem de seu corpo leva-o a romper a comunhão com ele e a adotar uma atitudeintrovertida que amplifica a vergonha e o sem-jeito produzidos pelas relações sociais marcadas pela extremasegregação dos sexos e pela repressão do compartilhamento das emoções.Based on a study of his childhood village of Béarn in southwestern France in the 1960s combiningsocial history, statistics, and ethnography, the author shows how economic and social standing influencethe rising rates of bachelorhood in a peasant society based on primogeniture through the mediation ofthe embodied consciousness that men acquire of this standing. The scene of a local ball on themargins of which bachelors gather serves to highlight and dissect the cultural clash between country and city and the resulting devaluation of the young men from the hamlet as urban categories ofjudgment penetrate the rural world. Because their upbringing and social position lead them to besensitive to ‘tenue’ (appearance, clothing, bearing, conduct) as well as open to the ideals of the town,young women assimilate the cultural patterns issued from the city more quickly than the men, whichcondemns the latter to be gauged against yardsticks that make them worthless in the eyes of potentialmarriage partners. As the peasant internalizes in turn the devalued image that others form of himthrough the prism of urban categories, he comes to perceive his own body as an ‘em-peasanted’body, burdened with the traces of the activities and attitudes associated with agricultural life. Thewretched consciousness that he gains of his body leads him to break solidarity with it and to adopt anintroverted attitude that amplifies the shyness and gaucheness produced by social elations markedby the extreme segregation of the sexes and the repression of the sharing of emotions.UFPR2006-06-30info:eu-repo/semantics/articleinfo:eu-repo/semantics/publishedVersionapplication/pdfhttps://revistas.ufpr.br/rsp/article/view/8106Revista de Sociologia e Política; n. 26 (2006)1678-98730104-4478reponame:Revista de Sociologia e Políticainstname:Universidade Federal do Paraná (UFPR)instacron:UFPRporhttps://revistas.ufpr.br/rsp/article/view/8106/5723Bourdieu, Pierreinfo:eu-repo/semantics/openAccess2016-05-19T19:06:35Zoai:revistas.ufpr.br:article/8106Revistahttps://revistas.ufpr.br/rspPUBhttps://revistas.ufpr.br/rsp/oai||editoriarsp@ufpr.br1678-98730104-4478opendoar:2016-05-19T19:06:35Revista de Sociologia e Política - Universidade Federal do Paraná (UFPR)false |
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